Pour une base de données clinico-génétiques de patients avec déficit cognitif sur un modèle réseau social et 23andMe

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Mardi 20 novembre 2012 à 11h00, Amphi 6, Bâtiment "Le Patio", 22 rue Descartes, Université de Strasbourg.

L’essor des diagnostics par CGH array et celui prévisible à court terme du séquençage à haut débit va conduire à un nombre rapidement croissant de diagnostics moléculaires pour des patients avec déficit cognitif, avec ou sans autisme et troubles du comportement. Ceci sera évidemment utile pour le conseil génétique et pour trouver une première réponse aux interrogations des familles. Mais l’extraordinaire hétérogénéité génétique des déficits cognitifs va rendre très difficile l’établissement pour chaque cause spécifique (maladies génomiques à CNV récurrente, formes apparemment ou certainement monogéniques) des relations génotype-phénotype et de son histoire naturelle, de la variabilité liée à la nature de la mutation pour un gène donné, et de paramètres essentiels tels que la pénétrance.
Cette très grande complexité va rendre quasiment impossible des essais cliniques, même en open label, sauf pour les plus fréquentes de ces maladies ou celles très rares pour lesquelles une stratégie thérapeutique évidente pourra être proposée. Les éventuels traitements seront donc symptomatiques sans possibilité d’évaluation de l’efficacité éventuellement différentielle selon les causes génétiques. Vu la diversité des causes il faudrait pouvoir disposer de bases de données clinico-génétiques pour plusieurs dizaines de milliers de patients avec diagnostic moléculaire (les données CGH de 36 000 patients ont été utilisées par Jacquemont et al. 2011, pour identifier des cohortes de patients avec del ou dupl 16p11.2 permettant une première analyse des effets phénotypiques de ces 2 maladies génomiques,parmi les plus fréquentes). On connait également la difficulté d’établir des bases de données patients pérennes en milieu hospitalier, notamment en France (problèmes de coût, de temps de personnel, considérations éthiques…).
Nous souhaitons proposer en alternative un nouveau type de base de données patients pour les déficits cognitifs, basée sur un modèle de réseau social et aussi sur celui de 23andMe (cf les études récemment publiées par cette compagnie de tests génétiques DTC). La majorité des informations pour chaque patient seraient entrées par la famille concernée dans un dossier web privé avec contribution éventuelle de professionnels agréés par la famille. Les contacts entre familles avec le même problème génétique pourraient se faire de manière initialement anonyme (comme pour le contact entre "cousins" potentiels sur 23andMe), ce qui permettrait de créer des microréseaux de partage d’information, où pourraient être associés des professionnels (il est impensable d’avoir autant d’associations de familles que de causes génétiques!). Les données anonymisées de cette base pourraient être accessibles aux professionnels souhaitant réaliser une étude spécifique (après avis d’un comité mixte avec experts et représentants des familles). Les familles intéressées à participer à de telles études de manière plus directe le feraient de manière volontaire.